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HISTOIRE DE LA CONSTRUCTION EUROPEENNE

HISTOIRE DE L'EUROPE

 

Pan du contenu de cette fiche

            1/ Bibliographie

            2/ COURS : La construction européenne à partir de 1945

            3/ LE TEMPS DES DEMOCRATIES POPULAIRES EN EUROPE DE L'EST (1948-1989)

            4/ Résumé du livre de Marie-Thérèse BITSCH: Histoire de la construction européenne de 1945 à nos jours

            5/ Petite biographie de Jacques DELORS

 

1/ Bibliographie

            -Sylvain KAHN : Histoire de la construction européenne depuis 1945 (PUF 2011)

            -Marie-Thérèse BITSCH : Histoire de la construction européenne, de 1945 à nos jours (Complexe, 2008)

            -Pierre Milza, Serge Berstein: Histoire de l’Europe contemporaine (Hatier, 2002)

            -Documentation photographique n° 8074 : Europe, Europes (sous la direction de Michel FOUCHER)

 

 

2/ COURS : La construction européenne à partir de 1945

Réalisé par F. Le Hech

 

I/ Réflexion sur « Europe »

            1/ Etymologie et mythologie

-Origine incertaine du mot

            EREB : Racine sémitique signifiant le couchant (donc l’occident) ; à distinguer de Assou (le levant, Asie) ; séparation des rives de la mer Egée selon les Phéniciens

            EURUS et ÔPE : Racine grecque ; adjectif eurus = profond, large, nom ôpè = regard ; « regard profond » à relier au nom de la jeune fille du mythe

-Une utilisation antique évolutive

            Mythe le + répandu

Europe = plusieurs personnages féminins dans les textes : déesse de la mer ou mortelle

Princesse phénicienne enlevée par Zeus travesti en taureau blanc ; la dépose en Crète ; lui fait des enfants ; la marie avec le roi de Crète

            Lien avec la géographie et l’histoire ?  lié à la suite du mythe d’Europe : est recherchée, sans succès, par ses frères notamment en Grèce

Géo : fondation de cités, dont Thèbes ; Europe = Béotie

Hist : Thèbes peut-être fondée par des Phéniciens et Crétois qui importent le mythe

Au Ve s av JC: précision à la fois géographique et géopolitique : de l’Adriatique à l’Egée (= Balkans) en confrontation avec les Perses d’Asie (guerres médiques)

Chez les Romains : Confrontation entre Occident et Orient reprise, puis atténuée avec la conquête de l’Asie, puis reprise avec la division en 2 (mort de Théodose en 395)

-Interprétations récentes du mythe :

Mise en valeur aux XVIe s et XXe s surtout ; littérature, peinture, sculpture…

Sentiments ambivalents : enlèvement (violence-viol/amour) ; travestissement (métamorphose: tromperie/art) ; traversée (attirance pour inconnu/crainte de l’étranger)

Interprétations politiques possibles :

            -visée expansionniste (inconnu, colonisation)

            -besoin d’un mythe fondateur pour l’UE (recherche d’ancienneté)

            -évolution politique du XXe s: [3 interprétations recensées par Ian Manners, prof anglais]:

            taureau = oppression du nazisme ; Europe victime ; cherche l’unification pour surmonter la blessure                   taureau = EU libérateur qui vient sauver Europe après 1945 (version négative: elle se repose sur lui, sans indépendance)

            « transition d’Europe » : assassinée par le taureau (guerre), renaît + forte et consciente d’elle-même (rôle international)

Europhobes et eurosceptiques (ex: Nigel Farage, eurodéputé Angl : taureau = élite européenne fourbe qui viole les Européens)

            2/ Concept « Europe »

-Europe/Europes

            Europe au singulier  :Interaction entre l’Europe et le reste du monde

Rapport constitutif marqué par :

            division entre les 2 empires romains (Orient devenu byzantin puis turc ),

            relations avec aire arabo- musulmane (en expansion puis en repli),

            expansion coloniale,

            mondialisation aujourd’hui (capacité à rester un interlocuteur, accepter qu’il n’y a plus de centre du monde)

            Europes au pluriel : Longue histoire

Diverses cultures (conseil de l’Europe: 43 langues nationales, 80 langues régionales pratiquées, UE: 23 langues) et nations

Notion de diversité

-Usage polysémique du mot Europe :

            un continent (conventionnel) ; limite Est fiée à l’Oural par le géographe de Pierre le Grand, V. Tatichtchev au XVIIIe (repris par Diderot, puis par DG): arrimer la Moscovie au processus de modernisation européen; limite pas politique

            des institutions (UE) ; tendance à l’extension: 6 au départ, 28 actuellement, 34? en 2020 (Balkans) voir plus (Turquie, AELE) ; pas forcément faire coïncider avec Europe-continent : « politique du voisinage », spécificité des relations avec Russie

            une civilisation (identité européenne)

héritage politique et philosophique (démocratie grecque, humanisme, Lumières, droits de l’homme)

héritage religieux judéo-chrétien (Chrétienté du MA)

héritage artistique et culturel (Antiquité, MA, Renaissance…)

nombreuses critiques: religion (Islam présent dès MA, laïcisation), politique (négation des valeurs au XXes : totalitarisme)

autres caractéristiques moins positives : esclavage, colonisation…

question des « Frontières » : pas de définition précise par la Commission Européenne: éléments géo, historiques et culturels contribuant à « l’identité européenne »

            une utopie (notion d’unité), rarement obtenue et jamais pour longtemps ; sous forme d’empires: Charlemagne, Habsbourg, Napoléon, Hitler

            un projet (construction)

Nombreux projets, surtout à partir du XVIIIe s, mais 1e concrétisations au XXe s

            ex1 : Victor Hugo : « Etats-Unis d’Europe » (député, discours au Congrès de la paix de Paris en 1849, prendre modèle sur fonctionnement des EU, romantisme : idée de concorde universelle) ; repris au XXe s par Churchill (1946), Trotski, S. Zweig…

            ex2 : Paneuropa de Richard Coudenhove-Kalergi : Autrichien, français à partir de 1939, livre de 1923, contexte d’après-guerre (union pour éviter nouvelle guerre) ; fondation en 1926 de l’UPI (Union Paneuropéenne Internationale)

,           ex3 : projet d’ « union fédérale européenne » d’Aristide Briand (1929) : 1er ministre + ministre des affaires étrangères, discours à la SDN, soutenu par chancelier G. Stresemann, freiné par la crise économique et sa mort en 1932)

            ex4 : « manifeste de Ventotene » (1941) d’Altiero Spinelli (anti-fasciste et communiste ita, emprisonné à de 1926 à 1943 ;pour le fédéralisme ; crée en 1943 le Mouvement fédéraliste européen ; participe à la construction après-guerre)

 

II/ Espoirs et désillusions de l’après Seconde Guerre mondiale

            1/Idée de rapprochement :

coopération politique : éviter de nouvelles guerres

coopération économique : reconstruire et retrouver la prospérité

            2/Initiative : Le « Congrès de l’Europe » à La Haye

contexte: 7-10 mai 1948 : 3e anniversaire de l’armistice

Éléments négatifs: « coup de Prague » en février + début du Blocus de Berlin ; donc entrée dans la Guerre froide

organisateurs et participants :

comité international de coordination des mouvements pour l'unité européenne (groupement de nombreuses associations favorables à une construction de l’Europe)

rôle majeur de W. Churchill  : président d’honneur (prestige personnel, discours de Zurich en 1946: pour « Etats-Unis d’Europe »)

800 participants de toute l’Europe (17 pays ouest et est) : résistants, politiques, syndicalistes, universitaires…

débats et résultats :

Affrontement entre unionistes et fédéralistes

                        Unionistes (Churchill) : confédéralistes ; Modèle de l’ONU (1 Etat = 1 voix ; lieu de négociations entre Etats) ; chaque Etat représenté par son gouvernement ; simple coopération entre Etats ; souveraineté de chacun préservée ; besoin d’unanimité pour décision ; vision identique chez De Gaulle dans les années 1960

                        Fédéralisme (Denis de Rougemont, philosophe suisse) : besoin d’un gouvernement supranational au-dessus des Etats (avec transfert d’une part de souveraineté) ; conscience de la perte de puissance de l’Europe (2nde GM, 2 Grands) ;  vision défendue par J. Monnet

                        Victoire des unionistes

            3/Le Conseil de l’Europe

créé le 5mai 1949

10 Etats au départ (dont Fra, GB…) ; 47 aujourd’hui (toute l’Europe sauf Biélorussie et Kosovo; élargissement très net à partir de 1989: fin de l’Europe communiste) 

vision unioniste (1 Etat = 1 voix représenté par ministre des affaires étrangères ; décisions prises à l’unanimité : risque de paralysie ; assemblée parlementaire, mais pas délibérative)

lieu de réflexion et de défense des droits de l’homme ; 1950 : Convention européenne des droits de l’homme, puis 1959: Cour européenne des droits de l’homme (cour de justice)

siège: Palais de l’Europe à Strasbourg (ne pas confondre avec parlement européen)

 

III/ Une Europe coupée en 2 pendant la guerre froide

            1/ Un continent sous influence

Stationnement des troupes des 2 grands

« Rideau de fer » (discours de Fulton de Chruchill en 1946) : violation de Yalta par URSS (pas d’élections libres à l’est, début de la « tactique du salami »)

Plan Marshall (1947) : proposé à toute l’Europe ; but économique et politique (containment) ; intérêt de Pol et Tchéc, mais refus imposé par Staline ; limite de reconstruction à l’Ouest ; création de l’OECE en 1948 (répartir l’aide) et de CAEM (ou Comecon en 1949)

Rupture militaire : Pacte Atlantique et OTAN (1949-50) et Pacte de Varsovie (1955, réponse à l’adhésion de la RFA à l’OTAN)

Donc, tout projet de construction européenne forcément limité géographiquement

            2/ Les démocraties populaires en Europe de l’Est (1948-89) Voir fiche suivante

            3/ A l’ouest,  une construction fédéraliste : la « politique des petits pas »

-Les « pères fondateurs de l’Europe »

Plusieurs pays: Fra (Monnet, R.Schuman), All (Adenauer), Ita (Gasperi), Belg (Spaak)

Hauts fonctionnaires ou hommes politiques (fonctions dans l’exécutif)

Rôle important surtout dans les années 1950

Centre droite (cathos) ou gauche (socialiste)

Vision commune: fédéralisme + intégration progressive (réalisations concrètes) = néo-fonctionnalisme

-Les buts :

Union comme moyen pour conserver un poids international 

Créer une force politique indépendante des blocs

Contexte de décolonisation (métropoles affaiblies)

Volonté de répandre un modèle européen aux niveaux politique (démocratie), économique (capitalisme, mais pas totalement libéral : Etat fixe le cadre, peur de l’inflation) et social (Etat-providence) : « économie sociale de marché » (programme de K. Adenauer et son ministre des finances Ludwig Erhard, inspiré de l’ordolibéralisme : courant All des années 1930)

-Plusieurs étapes :

            1951: CECA : déclaration Schuman de mai 1950 ; action économique (organisation commune des productions de charbon et acier : Haute Autorité donc supranational) ; action politique surtout : coopération Fra/All, contrôle réciproque de la production d’armement ; 6 pays (Fra, All, Bénélux, Ita) ;

Principes de collégialité (prise de décision en commun s’applique à tous) et de supranationalité (décisions au-dessus des Etats)

            1954 : échec de la CED : projet Fra de 1952 (Plan Pleven) ; armée commune des 6 pays sous commandement OTAN (donc des EU) ; échec au parlement Fra: opposition gaulliste (peur du réarmement all) et communiste (contexte guerre froide)

1956 : relance par Adenauer + G. Mollet: insurrection de Budapest écrasée (réunification all s’éloigne : fin espoir pour All, Fra rassurés) et ultimatum russe (suez) : nécessité de s’unir pour compter

            1957 : relance avec la CEE : choix d’une action large ; choix de l’économie (prospérité et solidarité) + facile à réaliser que sujets sensibles (politique, armée)

Objectifs: créer une zone de libre-échange et un marché commun (ex 1968: tarif douanier extérieur commun) ; développer des politiques sectorielles communes (1958 : Euratom ; 1962 : PAC ; Transports)

Institutions de compromis : aspect fédéral (Commission Européenne), aspect unioniste (Conseil des ministres ; vote à l’unanimité le + souvent)

-Les limites politiques du projet européen dans les années 1960-70

            Le rôle paradoxal de De Gaulle :

Echec des « plans Fouchet » : commission des 6 présidée par ce gaulliste ; proposition d’une Union (politique, militaire, culturel): dominée par les chefs d’Etats (donc unioniste), hors OTAN (donc loin des EU), sans la GB ; 2 plans successifs en 1961-62 rejetés par les autres pays

Traité de l’Elysée (janvier 1963) : réorientation de la politique de DG après échec de Fouchet ; valorisation de l’entente franco-allemande (sommets réguliers, jumelages) ; début du « couple franco-allemand » qui devient le moteur et le cœur de la construction européenne (symboles forts: ex1984)

« Politique de la chaise vide » : refus de siéger à la Commission européenne (sept 1965- janv 1966) ; hostilité à l’extension du vote majoritaire (contre vote à l’unanimité) ; gain de cause pour DG ; mais paralysie progressive de la prise de décision lors des élargissements futurs

Campagne de 1965 de DG : « on peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant l’Europe, l’Europe, l’Europe, … mais cela n’aboutit à rien, et cela ne signifie rien »

H. Kissinger: « l’Europe: quel numéro de téléphone? »

            La question des élargissements

                        Le cas de la GB

Volonté de rejoindre une zone de libre échange, sans vocation d’intégration politique ; liens forts avec EU ; création de l’AELE (assoc eur de libre échange en 1960 avec petits pays: Dan, Norv, Suis… ; but: concurrencer la CEE, mais échec ; 4 pays restants aujourd’hui: Isl, Liechten, Sui, Norv) ; demande d’adhésion à la CEE dès 1961

Veto de la Fra de De Gaulle en 1963, puis 1967 : GB trop liée aux EU; volonté d’une Europe politique forte et indépendante avec place privilégiée pour la Fra

Assouplissement avec Pompidou: acceptation d’entrée de la GB en 1969 ; référendum accepté par les Fra en 1972 (68% de oui) ; effectif en 1973

Une position anglaise à la marge :  Renégociation des traités par GB dès 1974 (baisse de contribution financière, maintien de souveraineté…) , surtout 1979-84 : M. Thatcher « I want my money back » (contribution financière + élevée que l’argent reçu de la CEE) ; crise et blocage pendant 5 ans ; fin au sommet de Fontainebleau ; Fra et All cèdent

                        L’intégration méditerranéenne

Points communs à Grè, Esp, Port : fin de dictatures et retour à la démocratie ; pays surtout agricoles (inquiétude des agriculteurs Fra en 1986 par crainte de concurrence) ; rééquilibrage géo vers le S (position + centrale de la Fra)

Réforme de la PAC dans les années 1980: réduire son coût (+ de 60% du budget) en diminuant les stocks (quotas laitiers, gel des terres, prime à l’arrachage) ; tensions avec les nouveaux pays (Espagne surtout)

-De nouvelles institutions dans les années 1970 : couple VGE (Giscard)-Schmidt

Le Conseil européen : formalisé par VGE et H. Schmidt ; réunion régulière des chefs d'Etat et de gouvernement de la CEE : rôle: fixer les grandes orientations ; Giscard: le + fédéraliste des présidents Fra.

Le Parlement Européen élu au suffrage universel pour 5 ans à partir de 1979 (1e présidente Simone Veil) ; intéresser les peuples ; rôle législatif peu à peu renforcé ; initiative de VGE

Le SME créé en 1979: président de commission Jenkins (angl) accepté par Schmidt et VGE: fluctuation des monnaies limitées à 2,25% et création de l’ECU (monnaie de compte) ; perte partielle de souvenraineté

-L’Acte Unique Européen (1986) :

rôle majeur de Jacques Delors (ancien ministre de Mitterrand, président de la Commission Européenne de 1985 à 1994)

but: relancer le processus d’intégration après crise (cf: Fontainebleau 1984)

décisions :

            extension du vote à majorité qualifiée,

            achèvement du marché intérieur (libre circulation des pers, marchandises, services, capitaux: 1993),

            élargissement des compétences (environnement, R&D, politique étrangère)

            accord Schengen (1985: contrôle extérieur immigration, appliqué en 1995)

            changement symbolique de nom : UE          

 

IV/ Depuis 1989, un chantier sans fin

            1/ Des élargissements, jusqu’où ?

-Une nouvelle donne politique et économique

Chute du communisme : diffusion de la démocratie libérale et de l’économie capitaliste à l’Est ; transition souhaitée et aidée par la CEE

Réunification de l’Allemagne en 1990 : élargissement territorial automatique de la CEE (ex-RDA : 18 millions hab ; + pauvre) ; qq reticences (Fra notamment par crainte de puissance)

Intégration des pays neutres pendant la guerre froide (Autr, Finl, Suè en 1995)

Anciens pays communistes (PECO) : choix d’une intégration non immédiate (contrairement à leurs espoirs) à moyen terme (environ 15 ans : 2004 et 2007)

Fixation des conditions d’adhésion : « critères de Copenhague » définis en 1993 : démocratie, respect des minorités [ex: tsiganes], économie viable, respect des acquis communautaires : acceptation des traités et décisions antérieures [ex: Euro]

Evolution majeure pour l'UE : recentrage vers l'Est (rôle géo pivot de l’All), niveau de vie inférieur à la moyenne européenne, réactivation des questions institutionnelles (fonctionnement à 27 à adapter)

-De prochains élargissements ?

            Cas de l’ex-Yougoslavie: intégration future (sauf Slovénie 2004 et Croatie 2013) ; mais pas de date; problèmes à régler: reconstruction économique, acceptation de différentes ethnies

            Cas de la Turquie : candidate depuis 1987 (relations depuis 1963) ; négociations commencées en 2005 ; efforts politiques (abolition de la peine de mort, amélioration du sort des minorités kurdes) ; mais problèmes: génocide arménien non reconnu, contexte géopolitique actuel (poids de l'Islam, proximité géo du Moyen orient, gouvernement islamiste), réticences en Europe (démographie, culture, religion…) ; rejet par la Turquie d’un « partenariat privilégié »

            Cas de l’Ukraine : 1e révolution Orange avortée en 2004 ; nouvelle révolution en 2014: départ de Ianoukovitch ; volonté de rapprochement avec UE, besoin d’aide financière; mais intégration à l'ouest mal vue depuis la Russie (sécession du Donbass, annexion de la Crimée) ; guerre civile Est-Ouest ; accords de Minsk en février 2015 (cessez-le-feu)

-Un départ: le Brexit

choix du RU de juin 2016: quitter l'UE ; seulement théorique pour l'instant car non finalisé

question des conséquences : pour le RU (risque d'éclatement, baisse de la Livre...) et pour l'UE (risque de "contagion" d'exit)

            2/ Des approfondissements économiques et politiques

-Le Traité de Maastricht (signé et ratifié en 1992) Approche à la fois économique et politique

            Transformation de la CEE en UE

            Principe de subsidiarité

            Création de l’UEM (Union Economique et Monétaire) : Euro en germe

            Coopération policière : contrôle des frontières extérieures (accords de Schengen sur la libre circulation des personnes)

            PESC politique étrangère et de sécurité commune ; mais intérêts nationaux subsistent et divergences nombreuses lors d'événements :

                        ex1: guerres de l’ex-Yougoslavie : guerres de Bosnie (1992) et du Kosovo (1999) réglées par l’OTAN [désaccord Fra/All dans l'UE]

                        ex3: guerre d’Irak en 2003: déchirure : Fra/ALL/Belg contre, mais RU/Esp/Ita+ futurs entrants (Europe de l'Est) pour aux côtés des EU

-D’importants débats sur le traité de Maastricht dans plusieurs pays

            ex1: rejet au Danemark : 50,7% (acceptation en 1993 après aménagements et 2nd vote)

            ex2: France : seulement 51% de oui ; éclatement de la plupart des partis; montée en puissance des souverainistes: hostiles au transfert de souveraineté (FN, Chevènementistes)

            3/ La nécessité d’une réforme des institutions dans les années 2000

-Causes :         éviter de renouveler la cacophonie internationale de 2003 : déchirure sur guerre en Irak

                        entrée de 10 pays en 2004 : besoin d’efficacité dans la gouvernance (étendre le vote à la majorité qualifiée: 55% des Etats représentants 65% des habitants),

                        rapprocher l’Europe des citoyens: désaffection aux élections européennes ; faire face aux critiques des eurosceptiques (courant hétérogène : souverainistes, altereuropéens) ; critique du manque d’efficacité de l’UE, du caractère libéral, des eurocrates [décisions par des technocrates], etc

-Projet avorté de traité constitutionnel (2005)

            3 étapes :        

2002-2003 : Convention Giscard pour la rédaction (environ 100 personnes de tous les Etats)                 

2004: signature à Rome (symbolique, rappel fondation 1957) du traité par les chefs d’Etats                   

2005: ratification prévue par tous les Etats selon processus libre: vote du parlement ou référendum

            Echec : Fra en mai 2005 (non 55%), PB en juin 2005 (non 60%) ; fin du processus de ratification et abandon ; analyse du vote Non en France : Jeunes (peur de l’avenir), classes modestes (trop libéral), peu diplômés (peu sensibles aux rouages européens), partis extrémistes (souverainistes, anti-libéraux) et plutôt de Gauche (contre Europe trop libérale)

-Le traité de Lisbonne et son application

            Projet repris pour l’essentiel en 2007: Traité de Lisbonne (initiative Sarkozy) ou « traité simplifié » ; ratifié en 2009 (mais 2 référendums nécessaires en Irlande !)

            Appliqué depuis 2010

Recherche d’efficacité : création d'un président du Conseil de l’UE (H. Van Rompuy, Belge , élu en 2009, réélu jusqu’en nov 2014 ; depuis: D. Tusk Pol.), Commission réduite à 28 membres (Barroso de 2004 à 2014 ; depuis : JC Juncker), vote à majorité qualifiée étendu, haut représentant pour la politique étrangère (C. Ashton jusqu'en 2014 ; depuis : F. Mogherini)

Recherche de + de démocratie: rôle du parlement européen et des parlements nationaux renforcé, « droit d’initiative » des citoyens (demande de loi à la Commission: 1 million de pers de 7 pays différents au moins)

-De nouvelles difficultés :

Efficacité politique pas évidente: ex: opérations militaires en Libye (2011), Mali (2013) et Centrafrique (déc 2013) : UE absente (Fra plutôt seule)

Montée des Eurosceptiques :

            ex: campagne électorale 2012 en Fra

            ex: 1er ministre hongrois: V. Orban [depuis 2010, démocratie menacée: contrôle de la presse, Roms stigmatisés…]

            ex: contestation en Grèce contre austérité imposée suite à la crise (élection d'A. Tsipras de Syriza en 2015)

            ex: élections européennes de 2014 : 25% pour FN en Fra, 27% pour UKIP au RU

Déchirements et volte-face face aux réfugiés en 2015

-Mais aussi des politiques efficaces :

            Politique régionale : principe de solidarité, aide financière aux zones en difficulté: méditerranée, zones rurales, montagnes, etc…

            Politique culturelle : programme Erasmus (échanges universitaires, créé vers 1989, 1,5 millions d’étudiants depuis), réforme LMD à partir de 2002 (uniformisation des diplômes universitaires)

 

Conclusion

L'UE est toujours une entité régionale en construction (élargissements, approfondissements).

Elle a permis de maintenir la paix sur le continent et a développé une grande puissance économique (avec des difficultés financières actuellement)

Politiquement, elle reste un « nain » sur la scène internationale et souffre d’un déficit de confiance au sein des populations européennes.

Un clivage persiste au sein de l'Europe, entre les partisans d'une « Europe-marché » et ceux d'une « Europe-puissance ». Mais ces derniers divergent sur les moyens d'y parvenir.

 

 

3/ LE TEMPS DES DEMOCRATIES POPULAIRES EN EUROPE DE L'EST (1948-1989).

Réalisé par F. Le Hech

 

Comment s'explique l'effondrement rapide du communisme en Europe de l'Est en 1989 ?

 

1/ FONCTIONNEMENT DES DEMOCRATIES POPULAIRES.

Organisation sur le modèle soviétique:

-culte de la personnalité (Staline vénéré dans tout le bloc ; culte repris par certains dirigeants à leur profit: Ceausescu en Roumanie, Gottwald en Tchécoslovaquie...)

-parti unique (toute puissance, contrôle de la société)

-terreur politique (rôle de la police politique : Stasi en RDA, Securitate en Roumanie...)

-étatisation économique (collectivisation agricole, nationalisation industrielle, planification impérative)

Evolutions perceptibles avec et après la déstalinisation:

-ex1: émeutes à Berlin-Est suite à la mort de Staline (espoir de changement), mais dure répression (environ 100 morts, 16 000 arrestations)

-ex1: émeutes en Pologne en 1956: Gomulka (communiste anti-stalinien emprisonné en 1951) arrive au pouvoir et engage des réformes limitées: soutien des paysans et de l'Eglise catho.

-ex2: échec de la Hongrie en 1956 (insurrection de Budapest réprimée) , mais Kadarisme (du nom du chef du parti J. Kadar) dans les années 1960: amélioration du bien-être économique (autonomie des grandes entreprises, petites entreprises privées)

-ex3: Le "Printemps de Prague" en Tchécoslovaquie

1968: libéral A. Dubcek au pouvoir: "socialisme à visage humain" (pluralisme politique, fin de censure, circulation plus libre) avec soutien populaire; réaction URSS en août: troupes contre la population, Dubcek écarté peu à peu; doctrine Brejnev de "souveraineté limitée" (réformes possibles saus fi atteinte aux fondements du communisme)

 

2/ DIFFICULTES, CONTESTATIONS ET EFFONDREMENT.

Crise économique des années 1970 réelle mais non avouée:

crise énergétique, endettement, récession économique, chômage masqué (sous productivité), manque de produits de consommation et développement du "système D".

détachement de la population vis à vis des régimes politiques

Problèmes politiques:

 -retour du religieux (ex: Pologne: soutien de l'Eglise à Solidarité en 1980).

-essor de la dissidence avec "effet Helsinki" à partir de 1975 (ex: V. Havel en Tchécoslovaquie)

-abandon progressif des pays du bloc par Gorbatchev (concentration sur les problèmes internes de l'URSS)

Exemple: évolution de la Pologne dans les années 1980

-rôle de l'Eglise catholique: 3 voyages du Pape Jean-Paul II (polonais) en 1979,83,87 ; affaire du père J. Popielusko (curé assassiné par la police politique)

-rôle du Syndicat Solidarnosc fondé par L. Walesa: grèves de Gdansk à l'été 1980 et accords sociaux importants, mouvement populaire puissant contre le PC

-répression par Jaruzelski en 1981 (interdiction Solidarnosc, Walesa emprisonné) mais contestation progresse.

-1989: élections libres et victoire éclatante de Solidarité, 1990: Walesa élu président

Effondrement en 1989:

Théorie des dominos (un entraîne l'autre) pour effondrement du bloc

révolutions douces pour l'essentiel: symbole de chute du mur de Berlin, "révolution de velours" en Tchécoslovaquie...

Une révolution violente en Roumanie car Ceausescu s'accroche au pouvoir (puis fuite et exécution à noël 1989)

 

Régime soviétique imposé par la force, sans véritable adhésion populaire.

Tous les signes de faiblesse de l’URSS perçus comme des possibilités de secouer le régime communiste.

 

 

 

 

 

4/ Résumé du livre de Marie-Thérèse BITSCH: Histoire de la construction européenne de 1945 à nos jours

tiré du site Internet : nonfiction.fr (très sérieux)


L’histoire de l’Europe est un champ d’études qui connaît un développement important depuis quelques années. La construction européenne est, par ailleurs, un processus inachevé qui laisse encore de nombreuses questions en suspend. Dans son ouvrage, Marie-Thérèse Bitsch relève le défi de présenter simplement l’histoire d’une Europe communautaire souvent accusée de technocratisme et d’opacité et présentée comme excessivement compliquée.

L’idée d’Europe n’est pas nouvelle. Dans un chapitre introductif, l’auteur revient sur ses différentes expressions au XIXe siècle, depuis le concert des nations jusqu’au printemps des peuples. Les années d’entre-deux-guerres voient germer des associations de militants et des projets de construction, à l’instar du plan Briand de 1929. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, certains résistants développent également une pensée européenne, qui sera reprise dès la deuxième moitié des années 1940. Un des questionnements du livre est précisément d’analyser les formes de continuité et de ruptures entre ces différentes expériences et la construction européenne.

La Libération constitue un moment fondamental dans la construction européenne. L’Europe n’est alors plus "rêvée" mais devient "nécessaire" Plusieurs institutions naissent dans le contexte de la Guerre froide, favorisées par les Américains. Pour organiser la distribution des subsides du plan Marshall, en 1948 est créée l’OECE, tandis qu’une alliance militaire, l’Union occidentale, regroupe la France, la Grande-Bretagne et les pays du Benelux. Cette même année se tient la conférence de La Haye, qui débouche sur la création du Conseil de l’Europe, en 1949. En mai 1950, Robert Schumann lance l’idée d’une organisation du charbon et de l’acier commune à la France et à l’Allemagne de l’Ouest, qui aboutira à la création de la CECA, en 1951. Deux ans plus tard, deux autres initiatives, la communauté européenne de Défense (CED) et la Communauté politique européenne (CPE) sont quant à elles vouées à l’échec. 

M-T. Bitsch s’avance prudemment dans cette forêt de sigles et dans ce maquis institutionnel, en donnant une description précise de leur genèse et de leur fonctionnement. Surtout, elle s’attache expliquer le rôle des acteurs. Les institutions européennes n’apparaissent jamais figées, pour elles-mêmes mais elles dépendent des hommes qui les animent et des rapports de force. Ceux-ci se cristallisent notamment en 1954, lors de la "querelle de la CED", à laquelle l’auteur accorde plusieurs pages.

L’année 1955 est celle de la "relance de Messine", qui amènera les Six États membres de la CECA à signer les traités de Rome, par lesquels sont créés la Communauté économique européenne et Euratom. Dès lors, la construction européenne sera avant tout communautaire. Les étapes de la construction européenne seront presque toutes déterminées par la CEE. Les années 1950 et 1960 sont celles de la mise en œuvre et de l’organisation du marché commun. Bitsch insiste, là encore, sur le poids des hommes face aux institutions. Ainsi, la seule opposition du général de Gaulle à une Europe plus fédérale et à l’adhésion du Royaume-Uni suffit à bloquer durablement la construction européenne.

L’arrivée au pouvoir de Georges Pompidou, qui propose la tenue d’une conférence à La Haye, à la fin de l’année 1969, permet une deuxième relance autour du triptyque "achèvement, approfondissement, élargissement". Il s’agit d’élaborer le règlement financier de la politique agricole commune, de renforcer la coopération, dans les domaines de la sécurité et de la monnaie notamment, et de relancer les négociations avec quatre candidats à l’adhésion (Angleterre, Irlande, Danemark et Norvège). La deuxième partie de l’ouvrage est donc encadrée par deux relances. Elle se conclut sur le traité de l’adhésion de trois nouveaux pays, qui fait passer l’Europe des Six à l’Europe des Neuf.

La dernière phase, de 1973 à nos jours est celle des "élargissements" et des "approfondissements". La Communauté européenne s’attèle à plusieurs chantiers d’envergure, qu’elle gère simultanément. À ce moment le traitement chronologique fait place à un exposé thématique. Il s’agit, en effet, au cours de ces trois décennies, à la fois de renforcer la coopération dans les domaines de la défense et de la monnaie, de créer des partenariats avec les pays du Sud, d’étudier les demandes d’adhésion de nouveaux membres.

La composition nouvelle de la Communauté et le changement sur la scène internationale obligent, de plus en plus, à réfléchir sur une modification des institutions et à un renforcement de la coopération entre les États dans le domaine politique. Le traité de Maastricht de 1992 constitue la première modification du traité de Rome. Il prévoit, à terme, la constitution d’une Union économique et monétaire (UEM) et institutionnalise la coopération en matière de politique étrangère et dans les domaines de la police et de la justice.

La difficulté pour Marie-Thérèse Bitsch était de se lancer dans l’histoire d’une construction qui n’est pas achevée. Elle livre ici les dernières modifications de l’Union européenne, sur le plan institutionnel, avec la signature des traités d’Amsterdam et de Nice et l’entrée de dix nouveaux pays en 2004 ; dans le domaine monétaire, avec l’entrée en vigueur de l’euro ; en matière de politique étrangère, en intégrant la mise en place de la politique européenne de sécurité et de défense (PESD), le conflit kosovar et les conséquences des attentats du 11 septembre 2001. La lecture du livre est enthousiasmante puisqu’il rattache les derniers rebondissements de la construction européenne à son histoire. 

Le principal regret qu’on peut nourrir, c’est que la nouvelle édition n’a pas été augmentée. Dans ce domaine où les événements s’enchaînent, même les livres les plus récents sont rapidement dépassés par l’actualité. En juillet 2004, Marie-Thérèse Bitsch concluait sur la signature du traité constitutionnel. On aurait aimé un appendice dans lequel l’auteur serait revenue sur l’échec de la ratification et sur les problèmes multiples que pose aujourd’hui une Europe à vingt-cinq. C’est là finalement un des intérêts de l’Europe : déjà un objet historique à part entière et un enjeu majeur pour la politique à venir.

 

 

5/ Petite biographie de Jacques DELORS

Tirée du site Internet : www.touteleurope.eu

 

Un quart de siècle après Jean Monnet, Robert Schuman et Paul-Henri Spaak, Jacques Delors fait partie de cette deuxième génération de pères de l'Europe, celle de l'Union économique et monétaire et de la bataille pour l'union politique.

Jacques Delors naît à Paris le 20 juillet 1925. Autodidacte, il mène de front ses études, une activité professionnelle (d'abord à la Banque de France) et un engagement dans le syndicalisme chrétien (CFTC, Reconstruction). Dans les années soixante, il est l'un des principaux inspirateurs de la seconde gauche .

En 1969, il rejoint le cabinet de Jacques Chaban-Delmas (1er ministre de Pompidou). Conseiller en charge des Affaires sociales, il s’occupe des affaires sociales et culturelles puis des questions économiques, financières et sociales. Jacques Delors adhère au Parti socialiste en novembre 1974 (après le virage droitier pris par Pompidou).

Il est aussi le père de la socialiste Martine Aubry.

 

1979-1989 : la carrière européenne et le "Livre Blanc"

En 1979, il est élu au Parlement européen où il préside la Commission économique et monétaire.

En 1981, il est nommé ministre des Finances de François Mitterrand, portefeuille qu'il conserve jusqu'en 1984. Face à l'aggravation de la crise économique, il convertit les socialistes français aux politiques de rigueur et de désinflation compétitive.

Après avoir quitté le gouvernement, il assurera, de janvier 1985 à décembre 1994, trois mandats en tant que président de la Commission européenne. Ces derniers seront marqués par une profonde relance de la construction européenne.

Le 14 juin 1985, Jacques Delors transmet au Conseil un projet d'accord sur l'achèvement du marché intérieur. Ce "Livre blanc", présenté par la Commission, est approuvé par le Conseil européen de Milan des 29-30 juin 1985. En près de 310 mesures, il vise à stimuler la reprise économique, à assurer les libertés de circulation des individus, des biens, des services et des capitaux et à réunir les marchés nationaux en un marché unique pour le 31 décembre 1992 au plus tard. Ainsi parle-t-on de "l'objectif 92". Ce texte aboutit à la signature de l'Acte unique en février 1986.

Jacques Delors préside ensuite le comité chargé d'étudier le projet d'une Union économique et monétaire (1988-1989). Les travaux du comité Delors inspireront très largement le volet économique et monétaire du Traité de Maastricht et la naissance de la monnaie unique européenne.

 

1989 : le plan Delors

Le "Rapport Delors", approuvé par la Commission, est présenté le 12 avril 1989 et reprend la définition de l’Union économique et monétaire (UEM) déjà exprimée par le plan Werner en 1970.

Trois clauses sont insérées :

            la convertibilité totale et irréversible des monnaies ;

            la libéralisation complète des mouvements de capitaux ;

            la détermination de parités fixes entre les monnaies européennes.

La dernière modalité, l’adoption d’une monnaie unique présente de nombreux avantages, puisqu'elle facilite les mouvements des individus et les échanges commerciaux en supprimant les risques et les coûts de change des devises et favorise ainsi les investissements et la croissance économique.

Pour réaliser l’UEM par l’harmonisation des politiques fiscales et budgétaires, le "Rapport Delors" propose un processus en trois étapes :

            La première étape est l’aboutissement du marché unique, grâce à la coordination soutenue des politiques économiques et de la coopération monétaire et à l’approbation de toutes les monnaies au mécanisme de change du Système Monétaire Européen (SME). Pendant cette phase, doit être négocié et ratifié un traité d’UEM ;

            Dans un deuxième temps, il s'agit de mettre en place un Système européen de banques centrales (SEBC)

            La phase finale transfère certaines compétences économiques et monétaires aux institutions de l’Union et elle assure le passage irrévocable à des parités fixes et, si possible, à une monnaie unique remplaçant les monnaies nationales. 

Le plan Delors définit ainsi les mesures à prendre pour créer l’UEM ainsi que les transferts de souveraineté qu’elle induit. Il ne fixe néanmoins ni agenda, ni délais qui appartiennent à la détermination politique des États membres.

 

La fin de son mandat à la Commission Européenne

Négociateur reconnu, Delors obtient à plusieurs reprises la conciliation des intérêts contradictoires des Etats membres. Il est ainsi l'initiateur des politiques de réformes budgétaires (les deux "paquets Delors"), de la Charte sociale européenne et des programmes Erasmus.

Signé en 1992, le Traité de Maastricht augmente considérablement les compétences de l'Union européenne.

Le Livre blanc sur la croissance, la compétitivité et l'emploi (1993) est adopté par le Conseil européen.

A la fin de son mandat, Jacques Delors laisse une Europe profondément rénovée et élargie à quinze Etats.

Toujours présent dans le débat européen et économique par l'influence de sa personnalité et de ses activités, il crée le think tank Notre Europe en octobre 1996, dont il est aujourd'hui le président fondateur.

Il a reçu le titre de Docteur Honoris Causa de 24 universités et divers prix et distinctions : Prix Jean Monnet (1988), Prix Louis Weiss (1989), Prix Prince des Asturies (1989), Prix Charlemagne (1992), Prix Carlos V (1995), Prix Erasme(1997), Prix de l'économie mondiale (2006).