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Hist Croissance Eco depuis 1850

HISTOIRE ECONOMIQUE DE 1850 A NOS JOURS

 

Plan du contenu de cette fiche

            1/ Cours (niveau 1e) : La croissance économique et ses différentes phases depuis 1850

            2/ Cours (niveau 1e) : Les économies-monde successives depuis 1850

         3/ 1850-1939, un siècle d'industrialisation (ancien cours)

         4/ De 1945 à nos jours : de la société industrielle à la société de communication (ancien cours)

         5/ tableau de Maddison

            6/ Exemple  de copie au concours IEP Paris de 2014

 

        

 

 

1/ Cours (niveau 1e) La croissance économique et ses différentes phases depuis 1850

(réalisé par F. Le Hech)

Introduction

            -Croissance économique : augmentation durable de la production de richesses ; mesurée par l’évolution du produit intérieur brut (PIB : total de toutes les richesses produites sur un territoire en un an)

            -Mondialisation : mise en relation de territoires éloignés qui se traduit par la croissance rapide des échanges à l’échelle du monde (accélération à partir des grandes découvertes des XV-XVIe siècles)

            -1850 à nos jours : temps long car croissance moderne née en Angleterre fin XVIIIe siècle qui sert de moteur au reste du monde ; généralisation du processus d’industrialisation à l’Europe puis au monde ; irrégularités de la croissance dans le temps et dans l’espace

Problématique

Comment caractériser et expliquer la croissance économique depuis 1850 ?

 

I/ Les évolutions de la croissance   

            1/ Une croissance réelle mais irrégulière jusqu’en 1945

-Enrichissement important des 1ers pays qui s’industrialisent

            Europe de l’Ouest : RU (fin XVIIIes), puis Fra-Belg (à partir de 1820), puis All (à partir de 1850)

            Pays extra-européens: EU (à partir de 1850), puis Jap (à partir de 1868 : ère meiji)

-Des moments de dépression économique (récession ou crise : croissance du PIB négative, puis dépression: croissance faible et irrégulière)

            1873-1896 : Grande Dépression (manque de numéraire donc de financement)

            1929-années 1930 : Krach boursier de Wall Street (jeudi noir 24 octobre et mardi noir 29 octobre) dû à surproduction ; contagion mondiale ; cercle vicieux :faillites, chômage, baisse de conso et baisse du commerce international, surproduction...

            2nde GM : destructions liées à la guerre, industrie liée à l’armement prioritaire ; repli sauf EU

            2/ Une croissance exceptionnelle de 1945 à 1973

-Reconstruction puis prospérité : Europe + Jap avec aide des EU (plan Marshall) ; deviennent des partenaires (commerce) et des concurrents ; Trente Glorieuses (J. Fourastié) ; moy: 5% par an ; moy Fra: 5,5%/an ; pays vaincus se redressent très bien : "miracle" All, Ita, Jap

-Progrès dans tous les domaines: agriculture, industrie, transports…

-Généralisation de pratiques venues des EU :

            Fordisme : travail à la chaîne, production massive et standardisée, hauts salaires (ex: secteur automobile en Fra)

            Consommation de masse : hausse du niveau de vie, crédit, grandes surfaces, publicité (ex: 1er hypermarché en France:  Carrefour de Ste Geneviève-des-bois en 1963, « temple de la conso »)

            3/ Une nouvelle distribution de la croissance depuis 40 ans

-Crises et « croissance molle » dans les PDEM (pays capitalistes) :

            Causes de la fin des Trente Glorieuses : dérèglement du SMI à partir de 1971 (fin convertibilité du $ en or et change flottant), saturation des marchés ; 2 chocs pétroliers (1973, 1979) : pas cause profonde, mais détonateur

            Croissance molle et chômage de masse : croissance moy autour de 2%/an avec phases de récession (fra : 1975,82, 2009) ; installation d’un chômage durable (Fra: 3% en 1976 ; 12% en 1994 ; 11% en 2014)

-Le décollage économique de certains pays du Sud

            NPIA dès les années 1970 (4 dragons)

            BRICS surtout depuis 2000 : Chine: 10% par an de 2000 à 2010 ; délocalisations d’entreprises, transferts de technologies, marché intérieur en développement

 

II/ Les facteurs explicatifs de la croissance

            1/ Le rôle moteur de l’industrialisation

-3 grandes vagues d’innovations

Innovation = Passage d’une découverte scientifique à une exploitation par l’industrie

            Fin XVIIIe s-1880 : machine à vapeur : utilisation du charbon comme combustible pour créer de l’énergie ; essor des mines, de la sidérurgie, de l’industrie textile, du chemin de fer

            1880-1970 : nouvelles énergies: électricité et pétrole ; tous secteurs industriels (ex: chimie, auto: Ford à Détroit),et tous transports

            Fin XXe s : TIC (technologies de l’info et de la communication : Informatique, Internet, téléphonie…)

 

-Evolution des systèmes de production

            utilisation de la main d’oeuvre: XIXes : atelier, XXe s: fordisme (travail à chaîne), Aujourd’hui : robotisation, gestion par ordinateur, télétravail

            hausse de productivité : rapport entre production et quantité de travail nécessaire ; standardisation des produits (fabriqués en série)

            DIT (division internationale du travail) : délocalisations pour baisser les coûts (main d'oeuvre peu chère, proximité de matières premières...)

            2/ Le développement du commerce

-Extension des marchés :

            intérieur : croissance démographique : forte en Europe au XIXe s, baby-boom après 1945 + hausse du niveau de vie ; exple: apparition des Grands magasins à Paris (Au bon marché en1852, puis Samaritaine, BHV...)

            extérieur : colonisation européenne (import: mat 1ères, export : prod manufacturés); développement du libre-échange à partir de 1945 (GATT puis OMC)

-Révolution des transports

            diversification des moyens de transport : bateau, train (début XIXe), route (fin XIXe), avion (XXe)

            améliorations: rapidité, capacité de transport, canaux internationaux (Suez en 1869, Panama en 1914), infrastructures d’accueil (ports, aéroports, gares) ; exple: apparition en 1956 des porte-conteneurs ; Jules Verne Fra inauguré en 2013 (400 m long, 50 m large,16000 conteneurs) ; inauguration en 2015 du Bougainville encore + gros

 

III/ Les acteurs de la croissance

            1/ Les entreprises

-Acteur-clé dans un système capitaliste

Capitalisme : système économique qui repose sur la propriété privée des moyens de production (usines, machines…) ; contexte de libre concurrence ; le but des entreprises: le profit

 -Evolution vers de grandes entreprises très puissantes :

            concentration horizontale (rachat de concurrents du même secteur) et/ou verticale (rachat de toute la filière de production),

            financiarisation (SA, cotation en bourse…) : entreprises familiales ouvrent leurs capitaux à des investisseurs

            constitution de FMN/FTN qui travaillent dans plusieurs pays (délocalisations, conquête de marchés)

            diversification des activités (conglomérats)

-Un exemple: l'entreprise Michelin

            1889: fondation par les frères Michelin à Clermont-Ferrand

            1898: adoption de Bibendum comme emblème visuel (rôle de la publicité)

            1900 : 1er « guide rouge » (restaurants conseillés)

            1907: ouverture d’une usine à Turin (Italie)

            1920 : ouverture d’une usine aux EU

            1926 : publication du 1er guide touristique régional (futur « guide vert ») (diversification vers le tourisme et la gastronomie)

            1935-76: contrôle de l’entreprise Citroën (concentration verticale)

            1949 : commercialisation du pneu radial (innovation technologique)

            1981 : rachat de l’entreprise Kléber (concentration horizontale)

            2012: implantation industrielle: 18 pays, implantation commerciale : 170 pays (FMN)

            2/ Les financeurs

-Rôle majeur et grandissant des banques

            apparition de banques puissantes dans les années 1850 (Fra: Crédit lyonnais, Société Générale)

            financement des projets d’entreprises (industriels, agriculteurs) donc de l’investissement ; pendant 30 Glorieuses, généralisation des prêts aux particuliers

            forte contribution à l’activité économique, mais aussi aux crises (faillites de 1929, crise des subprimes de 2008)

-Rôle des bourses

            cotation des entreprises (ex: SA autorisées en Fra à partir de 1867)

            fixation des cours des marchandises

            connexion des marchés internationaux ; mais risque: spéculation, krach

            3/ L’Etat

-Réglementation :

            politique commerciale : choix du protectionnisme (années 1930) ou du libre-échange (progressivement à partir de 1945 : GATT puis OMC)

            politique monétaire : monnaie forte pour investissements étrangers ou faible pour exporter ; peut confier à organisation supérieure (ex: Euro depuis 1999 géré par BCE)

-Orientation de l’économie :

            planification : objectifs prioritaires (ex: Fra 1946 pour reconstruire)

            nationalisation: prise de contrôle direct d’entreprises (Fra 1944-46 et 1981)

            politique de grands travaux (EU Roosevelt années 1930: TVA : barrages sur le Tennessee : emploi, électricité)

            tendance montante depuis 30 ans: néo-libéralisme : intervention faible, privatisations ; sauf pour résoudre crise (ex: sauvetage GM en 2009 aux EU) ; idéologie libérale développée d'abord dans les pays anglo-saxons dans les années 1980 (RU: M. Thatcher, EU: R. Reagan), puis répandue dans le reste du monde

 

Conclusion

            La croissance économique est une constante depuis le milieu du XIXe siècle, mais variable dans le temps et dans l’espace.

            Des inflexions et de remises en cause depuis les années 1970 : enjeux du développement durable, défenseurs de la théorie de la décroissance…

 

2/ Cours (niveau 1e) : Les économies-monde successives depuis 1850

(réalisé par F. Le Hech)

 

Introduction

            -définition du concept « économie-monde »

Terme forgé par historien français Fernand Braudel du XXe s

Système économique fondé sur des relations entre un centre d’impulsion (un Etat, une ville) et des périphéries dépendantes et intégrées

            Exple: Venise dominant le commerce en Méditerranée à la fin du Moyen Age

            -3 économies-monde du XIXe au XXIe siècle

Différentes étapes qui ont conduit à la mondialisation actuelle

Déplacement successif des centres de gravité (d’impulsion) et augmentation des périphéries intégrées

1850-1914 : économie-monde britannique ; XXe s jusque vers 1970: économie-monde américaine (étasunienne) ; depuis les années 1970: économie-monde multipolaire (plusieurs centres)

Problématique

Quelles sont les caractéristiques des économies-monde qui se sont construites et succédé depuis un siècle et demi ?

 

I/ L’économie-monde britannique jusqu’en 1914

            1/ Ses fondements

-L’ancienneté du processus d’industrialisation

Dès le XVIIIe siècle (vers 1780) : environ 40 ans avant Fra et Belg

Importantes ressources de son sous-sol : charbon et fer des « pays noirs » (région Liverpool-Manchester)

Mécanisation rapide (car pas assez de main d’œuvre)

D’où :  nette avance en terme de production industrielle : en 1870, 1/3 de la prod° mondiale (surtout coton, sidérurgie [acier X3 entre 1850 et 1870], transports (construction navale, voies ferrées et trains : 10000 km en 1850, 25000 en 1870) ; « atelier du monde »

Symbole de puissance, innovation, modernité : Crystal Palace (1e Exposition universelle de Londres en 1851, construit à Hyde park ; matériaux nouveaux: fonte, verre ; 84000 m² ; démonté puis remonté au Sud de Londres; incendie en 1936 ; modèle copié: 1853 NY, 1858 Munich…)

-Le rôle de l’empire

Apogée en 1914 : 33 millions km² ; 400 millions hab

« Empire sur lequel le soleil ne se couche jamais » (tous les continents)

Distinction entre dominions (Etats autonomes: Can, Austr, NZ, AfrS) et autres colonies

Débouché pour produits manufacturés anglais

Fournitures de matières premières indispensables

            ex1: coton en Inde, Egypte, pour industrie textile

            ex2 : thé anglais produit à Ceylan (entreprise Lipton) et vendu dans le monde entier

            2/ Ses caractéristiques

-De nombreux flux

            humains : transition et explosion démographiques (progrès agricoles, hygiène, médecine) ; pop° X4 en 100 ans (1801: 4 millions, 1911: 36 millions) ; émigration forte: vers EU, vers colonies de peuplement (dominions) ; rôle du transport maritime (paquebots à vapeur, ex: Cie Cunard Line pour liaisons transatlantiques à partir de Liverpool)

            commerciaux : développement d’une économie d’exportation ; ¼ des exportations mondiales en 1870 (coton, acier, matériel de transport), surtout produits manufacturés

-Domination financière de Londres

Concentration des fonctions financières dans la City :

            banques (Rothschild, Baring, spécialisées dans le commerce international, l’émission d’emprunts, étrangers, d’emprunts d’Etat ou de titres ferroviaires)

            bourse de Londres (1ère du monde, cotation entreprises, fixation des cours des marchandises)

            assurances (Lloyd’s, 1er réassureur mondial)

Rôle de la monnaie (livre sterling) : monnaie de transaction, de réserve ; monnaie stable garantie par réserve d’or.

-Déclin relatif et progressif à partir de 1870, devenu visible en 1914 (seulement 12% de la prod° mondiale et 17% du commerce)

Pourquoi ?      Manque de dynamisme et d’investissement : refus d’ouverture du capital des entreprises, d’où peu d’innovations ;

                        Formation non adaptée: disciplines scientifiques négligées dans le système scolaire ;

                        Affaiblissement commercial: fermeture des marchés européen et américain : devenus concurrents, se protègent

 

II/ L’économie-monde américaine au XXe siècle

Evolution du PIB :

            RU presque rattrapé par EU en 1870; largement dépassé en 1913

            Forte croissance des EU: PIB X5 en 1870 et 1913, X3 entre 1913 et 1950, X5 entre 1950 et 1998

            Puissance des EU accentuée après la 1GM (déclin de l’Europe) et après la 2GM (rang de superpuissance avec URSS)

            1/ Ses fondements

-Le dynamisme démographique

1850 : 4 millions         1915 : 100 millions     1960 : 200 millions     2006 : 300 millions

Dû à croissance naturelle + immigration (forte immigration européenne au XIXe s [43 millions de pers] ralentie avec lois des quotas 1920 et 1924, latino et asiatique au XXe s)

-L’achèvement de la conquête du territoire « Far West » : extermination des Indiens, guerre contre Mexique, achats à Fra et Esp ; 1850 : côte ouest atteinte; ruée vers l’or en Californie

Mise en valeur du sol (riche agriculture), du sous-sol (mines puis pétrole au XXes) ; industrialisation progressive

-L’esprit pionnier : mentalité spécifique: goût de l’aventure, de l’initiative, de l’entreprise, prise de risque, innovation ; image du self-made-man (H. Ford, B. Gates…)

-L’acquisition progressive d’une puissance complète tous les domaines: politique, militaire, éco, finances, culture

-L’attraction du mode de vie américain : consommation de masse dès les années 1920 diffusée après 2GM « American way of life » ; diffusion par cinéma, grandes entreprises (Coca, McDo…)

            2/ New York et la mégalopole : à la fois cœur et symbole de la puissance

-Les gratte-ciel de Manhattan

            symboles successifs de la puissance des EU: Chrysler Building en 1930, Empire State en 1931, WTC en 1966-73 ; toujours + haut: 319 m (77 étages), puis 381 m (102 étages), puis 413 m (110 étages) ; Freedom Tower (1WTC, finie en 2013, acier, 541 m, 104 étages)

            reflets des mutations économiques et architecturales: utilisation de matériaux nouveaux (acier, béton, verre, plexiglas, aluminium), intégration de nouvelles formes d’art (art déco pour Chrysler: géométrisation des formes), commandes de grands industriels : 1-Chrysler, 2-ancien patron de General Motors, 3-Rockefeller [seulement initiative]

-Un lieu de puissance inégalé

Megalopolis : 60 millions hab sur 1000 km de long (marché conso, réservoir main d’œuvre), de Boston à Washington

NY: concentration du pouvoir financier (bourse Wall Street), politique internationale (siège ONU)

Washington : pouvoir politique (Maison Blanche), militaire (Pentagone), financier (sièges FMI et Fed: banque centrale)

-Aujourd'hui, EU restent la 1e puissance, mais de nouvelles concurrences

 

III/ L’économie-monde multipolaire à partir des années 1970

            1/ Ses fondements

-La révolution des transports et des technologies :

            apparition des porte-conteneurs (1956),

            organisation de l’aviation de ligne après la 2GM,

            révolution des NTIC (informatique, internet…ap années 1980)

plus facile et rapide et donc + grande circulation des hommes, marchandises, capitaux, information dans le monde

-L’extension du libéralisme économique:

             modèle économique anglo-saxon diffusé à partir des années 1980 ;

            rôle des FMN accru (IDE, délocalisations) ;

            baisse des droits de douane donc hausse du commerce (rôle de l’OMC créée en 1995 : ¾ des pays de la planète aujourd’hui) ;

            fin du système soviétique

-De nouveaux Etats moteurs

            cas asiatique : Japon dans les années 1950-60: peu de ressources naturelles mais main d’œuvre nombreuse ; mise sur éducation et innovation technologique + IDE des EU et Europe ; transfert du modèle aux 4 Dragons (Corée S, Taïwan, Singapour, Hong Kong) puis aux Tigres (Indonésie, Thaïlande, Malaisie, Philippines)

            cas spécifique de la Chine : décision politique d’ouverture de la Chine en 1978 (création des ZES) par Deng Xiaoping ; développement fulgurant

            2/ Ses caractéristiques

-Une nouvelle hiérarchie économique mondiale :

            effritement de la part du PIB des puissances anciennes: EU, Europe, Japon (terme Triade dépassé aujourd'hui)

            essor rapide des BRICS ; mondialisation et multipolarisation (peu d’espaces à l’écart)

-L’essor d’organisations régionales:

             hausse du commerce intra-zone (libre-échange),

            tentative pour s’organiser face à la concurrence

            les principales : CEE 1957 (puis UE), ALENA 1994, MERCOSUR 1991, ASEAN 1967

-Une multiplication des centres d’impulsion : villes mondiales (transports, bourse, sièges d’entreprises…) ; Exple: Shanghai (1er port mondial, CBD de Pudong, 15 millions hab, 10% du PIB chinois)

 

Conclusion

Glissement progressif du centre de gravité économique d’un pays (RU) à l’autre (EU) puis multiplication de puissances (Triade, BRICS) : passage d’une « économie-monde » à une « économie mondiale »

 

 

 

3/ 1850-1939, un siècle d'industrialisation

(réalisé par F. Le Hech, ancien cours, mais toujours utile)

 

Intro :              Industrialisation : fait marquant et continu de toute la période ;

                        Inscription dans une époque donc sensible aux autres éléments de la société (politique, art…) et a des conséquences économiques, sociales…

Pbmatique : En quoi le processus d’industrialisation est-il irréversible ?

 

I/ EXTENSION GEOGRAPHIQUE ET DIVERSIFICATION DES SECTEURS INDUSTRIELS.

1/ Industrialisation ou Révolutions industrielles ?

-Notions :

             révolution : changement brutal et rapide.

            industrialisation : processus continu et progressif de transformations.

-Terme d’industrialisation plus juste car réalisation en plusieurs temps :

            1/Invention ou découverte scientifique

            2/Innovation technique (transposition de l'invention au domaine industriel)

            3/Augmentation de la production.

Ex : dans la sidérurgie (industrie qui transforme le fer en fonte puis en acier) ; invention du convertisseur Bessemer en 1854 qui permet de fabriquer de l’acier mais innovation technique permet seulement hausse de la production d’acier dans les années 1880.

Production d’acier (millions de tonnes) :

1870

GB :                2,5                   5

Allemagne      1                      4,5

-Distinction de deux phases d’industrialisation :

            Fin XVIIIè-1880, 1ère RI basée sur vapeur (énergie) et charbon (combustible) : machine de Watt ; a permis de développer sidérurgie, textile, certains transports (chemin de fer, bateau).

            A partir de 1880, 2ème RI basée sur de nouvelles énergies (électricité), combustibles (pétrole) et développement de nouvelles industries (chimie, auto...)

            2/ Evolution des espaces industriels.

-1850 :            Pays les plus industriels : RU (1ère puissance, 1/3 de production industrielle mondiale), France, Belgique, un peu Allemagne, seulement Nord Est des EU.

                        Industries surtout développées autour des bassins houillers (charbon) : « pays noirs » anglais, bassin des Flandres (Nord, Belgique), Est du massif central, Saxe et Ruhr en Allemagne.

                        Voies ferrées rares sauf en GB, autour de Paris et Berlin.

-1939 : Quels changements observables ?

            Régions industrielles de 1850 existent toujours ; certaines se sont développé (ex : Ruhr).

            Nouvelles régions industrielles en Europe : Lombardie et Alpes , essor fulgurant de l’URSS (Moscou, Donbass, Bakou) sous Staline dans les’1930.

            Renforcement et dispersion des industries aux EU : « manufacturing belt » dans le ¼ Nord-Est ; Texas, côte Ouest.

            Apparition de nouvelles industries : extraction de pétrole, chimie, production d’électricité, automobile ; ports de commerce.

-reclassement des puissances industrielles:

            En 1870, RU est le 1er pays industrialisé du monde.

            En 1900, EU 1ère puissance industrielle, 40% de la production mondiale en 1937.

            Forte puissance de l’Allemagne grâce à plusieurs industries : chimie, armement, automobile.

            Puissance URSS développée très vite dans les’1930.

            Autre puissance : Japon développé seulement à partir de 1868 (ère Meiji) avec imitation de l’Occident.

            Reste du monde très peu industrialisé, soumis à la colonisation.

            3/ Les secteurs industriels de la 2ème industrialisation.

 

-A partir des’1880, nouvelles énergies plus performantes permettent une diversification des utilisations et de nouveaux secteurs industriels :

                        Electricité : dynamo (1869) pour la fabrication, hydroélectricité (1873).

                        Pétrole : moteur à explosion (1885) puis Diesel (1896).

                        Chimie : électrolyse aluminium, engrais chimiques (nitrates), pharmacie (aspirine), textiles synthétiques, matières plastiques.

                        Constructions mécaniques : automobile, aéronautique, machines agricoles.

-nombreuses répercutions dans la vie quotidienne :

                        Eclairage et chauffage domestiques.

                        Electroménager

                        Communications : téléphone, radio

 

II/ LE MONDE DES ENTREPRISES.

1/ Lieu et organisation du travail industriel.

Exple: usine Citroën quai de javel à Paris (XVe arrondissement):

            Usine d'obus pendant la 1eGM, reprise ensuite par André Citroën pour production automobile

            Usine : vaste bâtiment généralisé à la fin du XIXè siècle : besoin d’espace pour les machines, beaucoup d’ouvriers. Mais le petit atelier n’a pas disparu dans certains domaines.

            Même usine Citroën en 1934 a subi des changements importants : usine agrandie en étage, éclairage électrique, installation de 9km de chaîne avec 3200 machines, 30 000 salariés.

            Changement dû au voyage d’André Citroën aux EU à Détroit aux usines Ford en 1924 ; il applique les méthodes américaines :

                        Taylorisme (F. Taylor, ingénieur américain) : OST (organisation scientifique du travail), chronométrage et parcellisation du travail.

                        Fordisme (H. Ford, entrepreneur américain) : travail à la chaîne, hausse du rendement, standardisation et production de masse, baisse des coûts, hauts salaires (pour pouvoir consommer)

            2/ organisation financière des entreprises.

Problème du financement pour créer ou développer une entreprise : achat de machines coûteuses, paiement des ouvriers, stock de matières premières…

Plusieurs solutions :

            Autofinancement : fortune familiale.

            Emprunt aux banques ; création de banques d’affaires (ex : banque de Paris et des Pays-Bas en 1872, devenue ensuite Paribas) et de dépôt (ex : Crédit lyonnais en 1863, Société Générale en 1864).

            Création de Sociétés Anonymes (SA) ou sociétés par actions

Pour renforcer leur puissance, tendance des entreprises à la concentration :

            Concentration horizontale : racheter ses concurrents.

            Concentration verticale : rachat d’entreprises pour contrôler toute la chaîne de production (matière première, pièces détachées, distribution...).

Constitution d’immenses groupes industriels dès la fin du XIXè siècle :

            Trusts aux EU (ex : Rockefeller dans le pétrole) : mais loi anti-trust en 1890.

            Konzern IG Farben dans la chimie en Allemagne dans les’1920 (AGFA, BASF, Bayer)

 

III/ UNE CROISSANCE IRREVERSIBLE MAIS FLUCTUANTE.

1/ les différents rythmes de l’économie.

-2 tendances irréversibles sur toute la période :

                        hausse de la production grâce aux méthodes et aux progrès de l’industrialisation.

                        baisse des prix : production à moindre coût (gains de productivité, hausse des rendements).

-Conséquences :

                        Enrichissement des pays : croissance du PIB (richesses produites dans un pays)

                        Développement du commerce mondial (facilité par les moyens de transports).

                        Augmentation des salaires et de la consommation.

-Observation de cycles longs de la croissance par Kondratiev (économiste russe des années 1920):

            Alternance de phases de prospérité et de phases de dépression (crise = retournement de la situation économique, récession = PIB négatif)

            1848-1873 : prospérité et croissance dues à la 1ère industrialisation.

            1873-1896 : crise et « Grande dépression », krach boursier et faillites bancaires, chômage, baisse de production et de consommation.

            1896-1929 : prospérité : 2nde industrialisation, nouvelle organisation du travail.

            1929-1939 : crise (Krach de Wall Street), rapatriement des capitaux américains, baisse du commerce mondial, hausse du chômage (12 millions aux EU en 1933, 6 millions en All).

 

            2/ Quel rôle pour l’Etat ?

-Libéralisme dominant au XIXè siècle :

            Etat ne doit pas intervenir dans le circuit économique, respect des lois du marché (lois de l’offre et de la demande : emploi, bourse, prix).

            Etat doit faciliter la bonne marche de l’économie :

                        Etat-gendarme : maintien de l’ordre, briser les grèves et révoltes.

                        Libre-échangisme : faciliter le commerce extérieur (baisse des tarifs douaniers).

-Changement progressif de rôle de l’Etat :

            Lois sociales en faveur des salariés pour meilleures conditions de travail.

            Protectionnisme quand crise (favoriser la production nationale en augmentant les tarifs douaniers).

            Rôle de la 1ère guerre mondiale : Etat intervient pour orienter la production.

-Interventionnisme dans les’1930 face à la crise généralisée :

            Idées de l’économiste anglais Keynes : Etat doit relancer la consommation.

                        Ex : EU : New Deal de Roosevelt à partir de 1933 (grands travaux), France : Front populaire en 1936 (prestations sociales).

            Etats totalitaires : autarcie, armement (ex : Allemagne).

-Idée d’intervention généralisée après 1945 : Etat-providence.

 

Concl : période 1850-1939, et même après, fortement imprégnée par le positivisme, théorie philosophique d’Auguste Comte que l’on peut résumer par « nulle vérité hors de la science », donc place essentielle des savants et industriels sensés faire progresser la société.

 

4/ De 1945 à nos jours : de la société industrielle à la société de communication

(réalisé par F. Le Hech, ancien cours, mais toujours utile)

 

Introduction

            Exemples de  bouleversements depuis 1945 : PIB mondial X6, Population mondiale X3, Revenu par habitant X3 (hausse du niveau de vie)

            Depuis la 2GM, le monde a connu les plus grands et les plus rapides bouleversements économiques, démographiques, technologiques, sociaux, culturels de toute l’histoire de l’Humanité.    

Pbmatique : Quels sont les principaux changements économiques et sociaux dans les PDEM (pays développés à économie de marché = principaux pays capitalistes)  depuis 1945 et comment s’expliquent-ils ?

 

I/ LES GRANDES ETAPES DE L’EVOLUTION ECONOMIQUE DEPUIS 1945.

1/ La croissance des Trente Glorieuses

         a/ Une croissance sans précédent.

Terme « 30 glorieuses » : inventé a posteriori (livre de 1979) par l’économiste français Jean Fourastié, signe d’un âge d’or et donc d’un passé révolu. Période de 25 ans en fait : 1950-1973 (après la reconstruction de 1945-1950)

  • Mesure de la croissance.

-PIB/hab : quantité de richesse créée en 1 an à l’intérieur d’un pays rapportée à la population.                  

Période 1950-73 :       forte croissance : Japon : PIB X6 ; All et Ita X3 : « miracle économique » des pays vaincus (reconstruction rapide et efficace avec aide des EU) ; Fra : PIB augmente de 5,5% par an en moyenne

                                   cas des EU : PIB n’a pas doublé (pays le + développé auparavant, concurrence croissante des autres pays).

croissance éco accompagnée d'une forte croissance démographique: "baby boum" dans les PDEM

-Changement dans la structure des emplois (tertiarisation progressive):

                        Baisse forte de l’emploi agricole (modernisation et mécanisation, exode rural)

                        Hausse forte des emplois tertiaires qui deviennent majoritaires (rôle de l’Etat : enseignement, santé, nouveaux besoins, hausse des échanges : commerce, transports…). Tertiarisation de l'éco

Forte hausse des exportations : 1950-73 (Fra X7 ; All X14 ; Japon X30); 30 glorieuses = début réel de la mondialisation moderne des échanges.

  • Secteurs industriels concernés par l         a croissance :

Forte augmentation de la production énergétique basée surtout sur les énergies de la 2nde révolution industrielle : électricité X12, pétrole X10.

            Toutes les productions industrielles augmentent beaucoup avec certains essors particuliers : Industries lourdes (ex : production d’acier X6), Industries de biens d’équipement et de consommation (automobile X8, électroménager), Industries de pointe : aéronautique, nucléaire, électronique.

            b/ Les facteurs de la croissance.

  • Changement du  rôle des Etats par généralisation après guerre des idées keynésiennes (J.M. Keynes économiste anglais) :

Intervention de l’Etat comme régulateur de l’économie (Abandon du libéralisme pur)

Mise en place de l’Etat-Providence (Welfare State) : prestations sociales

Etat-Entrepreneur (Investissements productifs)

Plusieurs formes appliquées selon les pays :

            Hausse des dépenses de l’Etat : domaine militaire (EU), travaux d’infrastructures (électrification des voies ferrées, réseau autoroutier en Fra), développement de l’enseignement (création de fonctionnaires).

            Politique de nationalisations d’entreprises (France, Italie, Japon) : modernisation de secteurs stratégiques ou vitaux (transports, industrie lourde)

            Planification indicative : Fixation d’objectifs de production et d’investissements à atteindre ; En France, 1er plan quadriennal mis en place en 1947 et confié à Jean Monnet.

            Création d’un système de protection sociale : Exple français : création de la Sécurité Sociale en 1945 avec principe de solidarité pour 3 domaines : assurance chômage, maladie, vieillesse ; Généralisation des allocations familiales ; En 1950, création du SMIG (transformé ensuite en SMIC).

  • Reconstruction économique sur des bases solides :

-Rôle essentiel du plan Marshall (proposé par les EU à l’Europe en 1947) pour la relance de la production :13 milliards $ de dons (pas totalement perdu car achats massifs aux EU) ; Refus de l’Europe de l’Est sur l’injonction de Staline ; Création en 1948 de l’OECE (Organisation Européenne de Coopération Economique) pour répartir l’aide et favoriser la coopération entre Etats ; Remplacement de l’OECE par l’OCDE dans les années 1960 par élargissement (Japon, Canada…)

-Création d’un système monétaire stable : accords de Bretton Woods (juillet 1944) ; système de change fixe appliqué jusqu’en 1971 (où fin de la convertibilité du $).

-Rôle essentiel du GATT (créé en 1947) pour favoriser le commerce (développement du libre échange par "rounds" de négociations).

  • Apogée du fordisme :

-Généralisation du type américain d’entreprises : « missions de productivité » aux EU pour les patrons et

cadres des autres pays.

-Techniques de production américaine d’avant-guerre : taylorisme (chronométrage des opérations et parcellisation du travail) et fordisme (travail à la chaîne des O.S., production de masse standardisée et en série, haut salaire qui stimule la consommation) généralisées

-Recherche de gains de productivité (production/moyens en travail, capitaux, consommation intermédiaire) par de forts investissements  (perfectionnement des machines) 

-Modifications du système de gestion : SA généralisée ; Diminution des entreprises familiales au profit d’une direction collégiale ; Apparition des pools de managers : série de cadres spécialisés travaillant ensemble (ingénieur, comptable, juriste, commercial).

-Tendance à la concentration pour former de très grands groupes 

-Tendance à la multinationalisation des entreprises 

-Action offensive pour créer des produits nouveaux, utilisation des techniques de publicité moderne 

  • Consommation de masse élargie à l’Europe avec la fin de la reconstruction (années 1950) :

Demande stimulée par  le baby boom. : Nouveaux besoins des ménages : logements, crèches, écoles, jouets… ; Nouveaux consommateurs (ados) très nombreux dans les années 1960 : modes, revues spécialisées ...

Hausse du pouvoir d’achat : Hausse des salaires (gains de productivité) ; 2 salaires par ménage (travail féminin) ; Prestations sociales (allocations familiales, retraites)

Essor du crédit : généralisation du recours aux banques pour emprunts pour des biens d’équipement (auto, maison) ; Perfectionnement des techniques de publicité et utilisation des médias modernes ; Apparition des hypermarchés (ex : en France au début des années 1960).

       c/ Un exemple de secteur, la révolution agricole.

  • Progrès techniques et financiers:

Mécanisation et motorisation ; fertilisants et pesticides chimiques (lien à l’industrie).

Diversification des cultures : céréales (blé, développement du maïs), plantes industrielles (betterave à sucre), plantes fourragères (pour alimentation du bétail, recherche des meilleures performances par sélection génétique des races: rôle de l’ INRA créé en 1946 en Fra).

Lien avec banques telles que Crédit Agricole (créé en 1945 en Fra) qui a incité à l’investissement ; mais endettement 

Volonté politique (CEE en 1957 et la PAC créée en 1962).

  • Transformations sociales :

Remembrement (concentration des terres) et déboisement ont modifié les paysages (ex: grandes cultures de la Beauce)

Concentration des terres (hausse de la taille des exploitations) liée à la baisse du nombre d’agriculteurs (ex Fra : en 1945, 3 millions, en 1975, 1 million) qui a grossi l’exode rural.

Passage du paysan à l’agriculteur : école, gestion, lien au marché, recherche du profit.

  • Liaison à la croissance :

hausse des rendements par les engrais, de la production (de blé X2, de maïs X4 en Fra).

un maillon du secteur de l’agroalimentaire (transformation des produits agricoles).

Liaison à tous les secteurs de l’économie : recherche, finance, industrie, commerce.

2/ Le tournant de 1973-75.

            a/ Changement de conjoncture.

Les chocs pétroliers.

En décembre 1973,  OPEP décide de X4 le prix du pétrole (représailles contre les Occidentaux après la guerre du Kippour) ; En juin 1979, OPEP X2,5 le prix (révolution en Iran, risque de pénurie) ; En 1990-91, nouvelle hausse avec la guerre du Golfe ; Depuis les années 2000, hausse de la demande avec les pays émergents.

Effets très perturbateurs pour les pays capitalistes car ce sont les plus gros consommateurs : déficit de la balance commerciale et inflation accélérée, baisse de la production dans certaines industries d’où chômage.

Chocs présentés souvent comme explication à l’entrée dans la crise mais c’est surtout un détonateur d’une économie déjà fragilisée.

b/ Explications structurelles.

  • Limites du fordisme :

Marchés saturés d’où épuisement de la consommation

Les salaires hauts deviennent un handicap car moins d’investissement et moins d’innovation.

Ralentissement de croissance à partir de 1970 : marchés saturés, montée du chômage (ex : EU de 4% en 1967 à 6% en 1972).

  • Désordres monétaires :

Gonflement artificiel de la masse monétaire en circulation non garantie par des réserves d’or ou de $ d’où dépréciation de la monnaie : inflation en fin de période : en RFA, de 2% en 1953 à 6% en 1973 ; au Japon de 3% à 7%.

Dérèglement du SMI (Système monétaire international) à partir de 1971 :  Décision du président américain Nixon de la fin de la convertibilité du $ en or suivie de 2 dévaluations en 1971 et 1973, Fin du système de change fixe de Bretton Woods et entrée dans un système de change flottant et incertitude monétaire.

  • Théorie des cycles longs de l’économiste soviétique N. Kondratiev.

Cycles économiques de 50 ans divisés en 2 phases :

            Phase A de croissance : application des innovations, investissements

            Phase B : crise suivie de dépression (ralentissement de l’activité) mais nouvelles découvertes.

3/ Une nouvelle période depuis les années 1970.

         a/ Une croissance faible et inégale.

  • Une « croissance molle » : croissance négative au début de la crise (1974-75, 1982) puis  faible ensuite (moyenne 2%) dans les pays de l’OCDE. ; de nouveau négative dans plusieurs pays en 2008 et 2011 (nouvelles crises)
  • Recul marqué dans les pays communistes au cours des années 1990 : adaptation difficile au système capitaliste.
  • Croissance forte des 4 dragons dans les années 1970 (délocalisation, transfert de technologies, investissement dans l’éducation) puis en Asie du Sud-Est dans les années 1990.

                   b/ la mondialisation des échanges (voir cours de Géo de Term sur mondialisation)

                   c/ Une révolution du système productif ?

  • Changement de structure industrielle:

-Vieilles industries sinistrées (textile, sidérurgie, chimie lourde, BTP) d’où régions de friches industrielles (Nord, Lorraine, « rust belt » autour des Grands lacs aux EU, Ruhr en All, Pays noirs anglais). Industries de main d’œuvre et de matières premières peu compétitives.

-Industries de haute technologie en plein dynamisme : On parle de 3ème révolution industrielle ou technologique basée sur les progrès de la mémoire informatique (microprocesseur inventé en 1973).

-Conséquences sur toute l’économie : automatisation de la production, destruction du travail à la chaîne, création de technopoles qui concentrent les activités de pointe (ex : Sophia Antipolis créée en 1972 à Nice), tertiarisation accrue de l’économie : on parle de « société post-industrielle ».

  • Chômage dans les pays développés:

Aggravation et maintien durable (ex Fra : 1 million en 1975, 3 millions en 1995, 2,5 millions en 2004, 3 millions en 2011).

Chômage touche inégalement : surtout les moins qualifiés (jeunes, femmes, étrangers).

Forte hausse des inégalités sociales pendant les années 1980 (ex : création des Restos du Cœur en 1985).

Spirale de l’exclusion : perte d’emploi, perte de logement, perte des repères sociaux d’où SDF, délinquance…

Montée de la xénophobie : recherche de boucs émissaires à la crise  (FN dans les années 1980).

 

II/ QUELQUES TENDANCES LOURDES D’UNE SOCIETE EN MUTATION.

1/ Les changements du marché du travail.

  • Hausse du salariat.            (90% des emplois aujourd'hui en moy dans les PDEM)
  • Généralisation des études :

Démocratisation et massification du système scolaire impulsée par Etats (ex : effectifs du lycée général et technologique en France : 0,3 millions en 1949 et 1,5 millions en 1999).

Réponse au baby-boom et demande de qualification par les entreprises

Allongement de la durée des études : entrée plus tardive sur le marché du travail, problème de la durée de cotisation.

  • Recours à la main d’œuvre étrangère :

Besoin car manque de main d’œuvre de 1945 à 1965 surtout ; abandon des « sales boulots » (balayeurs, éboueurs, OS), Immigration fortement encouragée par les Etats et le patronat. (ex : en 1973, 7% d’étrangers dans la population active en France, 11% en Allemagne), Changement dès les années 1960 (ex : en France en1964, quotas notamment pour les Algériens) puis frein avec crise des années 1970, montée de la xénophobie ; discrimination à l’emploi encore aujourd’hui.

  • Conséquence du vieillissement : menace contre les retraites :

Fin du baby-boom et allongement de la vie (progrès de la médecine) : vieillissement.

Actuellement, 2 voies suivies : fonds de pension dans pays anglo-saxons, allongement de cotisation comme en France.

2/ Un nouveau mode de vie.

a/ Une société de consommation et des contestations :

  • Hausse du niveau de vie et du pouvoir d’achat des ménages d'où changements structurels dans les dépenses (budget) des ménages :

Baisse de la part des dépenses de 1ère nécessité : alimentation, habillement.

Hausse des dépenses de santé, hygiène (recul de la mortalité infantile : en France de 84 °/.. en 1946 à 5 °/.. en 2002).

Hausse des dépenses pour logement, transport : liées à l’urbanisation et ses conséquences (éloignement du lieu de travail, équipement en voitures, manque de logements, confort)

Hausse des loisirs : pratique sportive, équipements culturels (cinéma, TV, microsillon)

  • Rejet des bases de cette société par une partie de la population dès les années 1960 :

Rejet du « métro, boulot, dodo » (Homme comparé au robot).

Rejet de l’individualisme et de la consommation (mouvement non violent hippie en Californie pour vie communautaire ; mouvement violent d’extrême gauche en Allemagne avec la bande à Baader qui crée la Fraction Armée Rouge en 1970 : attentats contre patrons et incendies de grands magasins, Action directe en France dans les années 1980 )

Rejet des blocages sociaux : apparition du MLF, fin des tabous sexuels (pilule autorisée seulement en 1967 par la loi Neuwirth, loi Veil sur IVG en 1975).

Emergence de l’écologie : prise de conscience des incompatibilités entre croissance, consommation de masse et protection de l’environnement : catastrophes industrielles (marée noire du Torrey Canyon en 1967 en France et RU touchés : 120 000 t déversées, 1ère fois de grande ampleur ; explosion de Tchernobyl en 1986) ; Création de Greenpeace en 1971 à Vancouver puis ramifications mondiales (contre les essais nucléaires) ; 1er candidat écologiste aux élections présidentielles en France en 1974 : René Dumont ; notion de recyclage des déchets ; notion de développement durable à l’échelle planétaire.

                        b/ Une société urbanisée :

Formes nouvelles d’urbanisation dans les années 1960:

Développement très rapide des banlieues résidentielles (insuffisance et cherté du logement en centre-ville)

2 formes différentes :  grands ensembles (tours, barres) avec appartements standardisés et équipés du confort (« machines à habiter » donc fonctionnels selon Le Corbusier), lotissements pavillonnaires (suburbs aux EU pour middle-class).

Développement de la « cité-dortoir » : mouvement pendulaire vers la ville avec dévlpt des transports individuels et collectifs.

Politique récente de destruction des grands ensembles vieillis et devenus ghettos nourrissant l’exclusion.

                        c/ Remise en cause de l’Etat-providence :

Depuis la crise des années 1970, dépenses de l’Etat supérieures aux recettes d’où nécessité d’augmenter sans cesse les impôts ou de creuser les déficits.

Politique néo-keynésienne (ex : gouvernement Chirac de 1974-76 puis Mauroy en 1981-82, Carter aux EU 1977-80).

Alternative formulée notamment dans les pays anglo-saxons (EU avec R. Reagan à partir de 1981 ; GB avec M. Thatcher de 1979 à 1990): Néo-libéralisme : initiative privée et désengagement économique de l’Etat

Mesures de base : baisse des impôts (entreprises et particuliers) pour investissements et épargne ; baisse des dépenses de l’Etat (réduction du déficit) : politique de rigueur ou austérité.

Politique néo-libérale ou monétariste : pratiquée partout depuis 1983. Réussite contre l’inflation mais inégalités sociales accentuées. Remise en cause avec crise de 2008

Traductions dans les grands débats actuels : réforme du système de retraite, de santé, déréglementation (flexibilité de l’emploi, précarisation…).

         3/ La révolution technologique dans le domaine des communications.

  • Exples d'Objets : téléphone, ordinateur, baladeur

Représentatifs de société de consommation : diffusion progressive vers le grand public avec progrès technique et baisse des prix.

Représentatifs de société de communication : possibilité de séparer physiquement l’émetteur et le récepteur d’info à diffuser ; réduction de l’espace-temps et de l’espace-distance.

Evolution des objets : miniaturisation et esthétique (design).

Progrès : matériaux plus légers et nouveaux, réduction de la mémoire (microprocesseur et circuit intégré), maîtrise de la transmission (satellite, câble…).

Confusion vie professionnelle/privée : notion d’objets portables, de "joignabilité" instantanée, télétravail…

  • Révolution informatique en 3 temps : inventions et innovations professionnelles (1945-75),

production pour consommation et démocratisation (1975-85), produits indispensables et société de communication (depuis1985). Un 4e temps aujourd'hui: les réseaux sociaux   [2010: environ 2 milliards d'internautes]

Rôle des FTN des EU : Texas Instruments, IBM, Intel, Apple, Microsoft ; véritable moteur et monopole industriel au départ ; transferts de technologies militaires au civil. Puis, Google, Facebook...

  • Media phare de la société de communication : télévision.

Changement d’échelle des années 1960 aux années 2000

Enjeu politique : influence des comportements politiques (ex : campagne électorale), répercussion immédiate sur les esprits, faire connaître une idéologie, une intention (ex : AL-Qaida), des catastrophes, des conflits en direct.

Vecteur de culture-monde : produits commerciaux à forte identité (pub, FTN), transmission des événements sportifs, droits sur les jeux télévisés, diffusion de films.

 

Concl : changements économiques et sociaux pas tout à fait au même rythme depuis 1945 : pour l’économie, les années 1970 ont été perçues comme une véritable cassure même si les faits la nuancent. L’évolution de la société, liée aux mentalités et aux progrès technologiques est par nature plus progressive et lente mais a en fait subi une accélération depuis les années 1980 et une obsession portée sur le domaine de la communication.

 

5/ tableau de Maddison

 

 

Voir le site :

http://hgbeckett.centerblog.net/72-sujet-etude-de-document

 

 

 

 

 

6/ Exemple  de copie au concours IEP Paris de 2014

Sujet: Quelle croissance économique depuis le milieu du XIXème siècle ?

 

            Depuis le milieu du XIXème siècle, le monde entier a connu un bouleversement économique majeur, sans précédent dans l’Histoire. La croissance économique, généralement définie comme la croissance de la production de biens et services ou du Produit Intérieur Brut (PIB), a en effet transformé la société toute entière plus que jamais auparavant, et ce pendant un siècle et demi – à l‘exception de quelques interruptions. C’est ainsi qu’a été fortement accéléré le processus de mondialisation, connectant toutes les parties du globe entre elles pour produire plus et mieux. Au cours du temps, les bénéfices tant économiques que sociaux de la croissance ont amené les économistes et historiens à la considérer comme nécessaire au développement. Mais les différentes crises, marasmes et périodes dégressives invitent toujours à la penser autrement, pour trouver son mode le plus adapté à la situation et aux nouveaux enjeux.

            Dès lors, nous devons nous interroger sur quelles ont été les évolutions de cette croissance économique depuis le milieu du XIXème siècle ; en quoi nécessite-t-elle d’être toujours pensée autrement, sur de nouveaux modes ?

            Nous verrons que trois grandes périodes peuvent se distinguer durant ces 160 années, chacune ayant des causes et des propriétés uniques.

            Chacune sera l’objet d’une partie de notre étude : La première phase couvre la seconde moitié du XIXème siècle et jusqu’à la fin des années 1930 ; la deuxième phase, plus connue sous le nom de « Trente Glorieuses » prend ses racines aux lendemains de la guerre de 1939-1945 et prend fin au milieu des années 1970 ; et la dernière de cette décennie à nos jours, avec pour particularité l’épithète « dépressive » qui lui est généralement attribuée.

 

            Ainsi une première phase de croissance imprime le caractère novateur et bouleversant de l’importance du phénomène de 1850 aux années 1930.

            Cette croissance est avant tout portée par la succession de deux révolutions industrielles. La première de celles-ci débute au milieu du XIXème siècle grâce aux débuts de la mécanisation des outils de production avec l’apparition de moteurs à vapeur. Le charbon étant employé comme source d’énergie, c’est toute une chaîne de production qui voit le jour, depuis son extraction dans les régions minières à son emploi dans les usines ou sur les navires à vapeur qui permettent un essor des échanges intercontinentaux. La seconde révolution industrielle accélère encore ce phénomène au début du XXème siècle en utilisant l’énergie nouvelle de l’électricité. L’innovation, tant technologique avec des grands noms comme celui de Thomas Edison, que théorique avec la mise en place de nouvelles méthodes de production qui s’illustrent dans le Taylorisme, est alors au cœur du processus. C’est donc ce cercle vertueux entre la hausse de la production par la modernisation des outils et la mise au point d’innovations qui permet le succès de ces révolutions.

            A cette époque, c’est l’Europe du Nord-Ouest et ses régions minières qui est concernée par la croissance, bientôt concurrencée par les Etats-Unis, pays neuf et moderne très vite électrifié, ou encore le Japon.

            Dans cet embryon de Triade, la croissance atteint alors un taux de 2%, ce qui constitue le grand bouleversement économique de la période : jusqu’alors, si l’on considère les deux millénaires qui ont précédé, le PIB mondial n’avait été multiplié que par 7. Ces régions dominent largement le monde d’alors, tant par leur hégémonie économique que par leur niveau de vie. C’est là la conséquence directe de la croissance économique, et donc ce qui la montre si nécessaire au développement. La hausse du confort matériel, des techniques médicales ainsi créées entraînent aussitôt une hausse de l’Indice de Développement Humain (IDH) des bénéficiaires. Ces bienfaits et donc ce besoin de croissance invitent donc à chercher à en faire un phénomène pérenne, d’autant plus qu’elle est encore très instable.

            En effet, autant elle peut être accélérée subitement comme après la découverte des mines d’or de l’Ouest américain en 1851, autant elle peut être fortement mise à mal lors de périodes dépressives voire même arrêtée brutalement par des crises. La Grande dépression de 1873 à 1896 est symptomatique d’un processus encore mal réglé : l’accumulation de trop grands stocks dus à une surproduction révèle un ajustement incertain de l’offre à la demande. La crise la plus éloquente de ce malaise face au contrôle de la croissance est sans nul doute celle du début des années 1930. Elle est ainsi causée par une spéculation inconsidérée qui conduit au « Jeudi noir » de Wall Street, le 29 septembre 1929. La crise financière entraîne alors une crise économique puis sociale aux conséquences désastreuses. Elle est enrayée tant bien que mal aux Etats-Unis par le « New Deal », puis fond lorsque toutes les économies se tournent vers la guerre. C’est alors la fin d’une première phase de croissance, bouleversement majeur encore mal maîtrisé.

 

            La guerre mondiale affecte toutes les économies ou presque, et la relance paraît difficile. Cependant, c’est la Reconstruction à la fin des années 1940 qui permet à une nouvelle phase de croissance de prendre son essor.

 

            Dès la fin des années 1940 au milieu des années 1970, les pays à économie de marché connaissent une croissance si exceptionnelle que l’économiste français Fourastié ira jusqu’à baptiser cette période « les Trente Glorieuses ».

            Les origines de cette « période bénie » sont multiples. Tout d’abord, on peut sans doute voir un facteur humain essentiel : la volonté de reconstruire ce qui a été détruit par les ravages d’un conflit au bilan lourd pour en faire disparaître les traces, est très présente dans les esprits. A cela s’ajoute un facteur démographique : le fameux « Baby-boom » qui succède à la guerre, appuyé par des politiques d’aides aux familles – surtout dans les nouveaux Etats-Providence – et une immigration favorisée permettent à toute une main d’œuvre jeune d’intégrer le monde du travail, et à un immense marché de constituer les masses de consommation. De plus, dans un contexte de Guerre froide, les Etats-Unis relancent les économies d’Europe de l’Ouest par le plan Marshall en 1947 et favorisent les échanges entre les marchés d’Europe et d’Amérique du Nord. L’économie mondiale, régulée grâce à des accords comme ceux du General Agreements on Tariffs and Trade (GATT) en 1947 et des organismes comme le Fonds Monétaire International (FMI), favorise les échanges elles aussi. La grande caractéristique de cette période est sans doute l’importance et la durée de la croissance économique. Presque sans faiblir, celle-ci tient un taux moyen de 5% sur près de trente ans dans les régions concernées, et ce avec les conséquences de développement qu’on imagine. On assiste même à ce que l’on qualifie de « miracles économiques » dans les pays vaincus de la Seconde guerre mondiale et en France, avec une croissance qui avoisine les 10% en Allemagne ou au Japon. C’est aussi la période de l’entrée dans la société de consommation : les masses produisent pour que les masses consomment. Un tel bond économique a donc ses répercussions sociales : à aucun autre moment de l’histoire les populations des pays concernés n’ont tant eu un sentiment de progrès bienfaiteur et d’avenir radieux. C’est qu’alors la croissance économique, tant elle garde un rythme soutenu et semble durer, paraît être un phénomène pérenne. Le bon mode de croissance semble avoir été trouvé. Pourtant, les prémices d’un essoufflement du processus de croissance naissent dans les années 1960.

            En effet, déjà la croissance elle-même est remise en cause. La contestation morale face à la « société des masses » qui voit jour a de grandes répercussions dans une jeunesse un peu désabusée par ce que lui semble être l’avidité de ses aînés, guidés par une soif du « toujours plus ». Mais l’économie elle-même connaît de premiers travers.

            Dès la fin des années 1960, des surproductions agricoles annoncent déjà un dérèglement, un disfonctionnement prophétique. Puis des premières difficultés financières apparaissent au début des années 1970 : une première dévaluation du dollar depuis les années 1940 et l’ajustement non réussi de certaines monnaies entraînent la fin du système monétaire internationale de Bretton-Woods, né en 1944.

 

             Le mode de croissance qui semblait si bien adapté a fini par s’essouffler. C’est alors toute une période où crises et relances s’enchaînent, que certains appelleront « Piteuses » par opposition à la précédente. La recherche d’un nouveau mode de croissance se fait alors plus pressante.

 

            Dans la crise des années 1970 naît ainsi ce qui sera la marque de fabrique de ces dernières années : plus de croissance stable et une incapacité à relancer l’économie sans perdre à côté.

            Ainsi, les Glorieuses finissent par s’écrouler. Les chocs pétroliers de 1973 et 1979, dus au contexte au Moyen-Orient qui a entraîné la hausse du prix du pétrole par les pays de l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP), affectant gravement toutes les chaînes de transport et de production.

            S’ensuit alors une inflation profonde : bien que l’inflation existait déjà avant, elle s’enracine désormais et se conjugue au chômage dans ce qui a été appelé « Stagflation ». Entre ces deux chocs pétroliers la reprise est difficile, les dirigeants sont face à un dilemme : ou bien favoriser l’emploi au détriment de l’inflation, ou bien limiter l’inflation en laissant perdurer le chômage de masse. L’impossibilité de retrouver la croissance des Trente Glorieuses fait naître de vives inquiétudes.

            Toutefois, les Etats-Unis semblent parvenir à sortir de la crise au début des années 1980 avec la « relance reaganienne » et la diffusion de ce modèle néolibéral outre-Atlantique, avec diverses adaptations selon les pays comme le Thatchérisme au Royaume-Uni. La croissance semble repartir, mais elle se fait au détriment des dettes publiques évoluant de manière inquiétante. Les années 1980- 1990 sont donc un enchaînement de courtes périodes de croissance avec des crises passagères, et certainement rien de comparable aux Trente Glorieuses. Vers la fin des années 1990 cette « croissance dépressive » a paru s’estomper. Mais les crises de ce début de XXIème siècle viennent prouver le contraire. Des scandales des subprimes aux crises de l’endettement de ces dernières années, tout tend à prouver que l’économie mondiale est encore loin de connaître une période de croissance stable. De nouveaux enjeux ont vu jour et poussent encore à la recherche d’un nouveau mode de croissance.

            En effet, l’économie des vieilles puissances semble être perdue dans une longue période de restructuration. Les difficultés s’amoncellent : chômage, inflation, endettement, délocalisation connaissent des taux tous très élevés. La confrontation à l’essor du Tiers-monde et de nouvelles puissances émergentes se fait de plus en plus rude : alors qu’en France par exemple, la croissance n’atteint pas les 0,5%, celle de la Chine dépasse les 9%. Enfin la remise en cause de la mondialisation et les revendications des laissés-pour-compte de la croissance économique additionnés aux interrogations écologiques, amènent certains à poser la question d’une croissance économique basée sur le développement durable.

 

            Ainsi, l’évolution des contextes, la globalisation du monde, la survenue de crises, a permis à la croissance économique de s’adapter sans cesse mieux à la situation pendant plus d’un siècle de 1850 aux années 1970. Depuis, la recherche d’un nouveau mode de croissance est guidée par une volonté de répondre à de nouveaux enjeux et n’a toujours pas abouti.